Les Français ont la réputation d'aimer voyager. Pour leur loisirs, évidemment, mais aussi pour leur travail.
Selon les chiffres du ministère des Affaires étrangères, le nombre d'expatriés français a encore augmenté de 2% en 2015 par rapport à l'année précédente pour atteindre 1,7 millions de personnes, soit une hausse de 4,14% sur 2 ans.
Bien souvent, les médias parlent donc des expatriés français dans les entreprises étrangères, mais beaucoup moins des étrangers qui travaillent dans les entreprises françaises.
Dans le livre "La Prouesse française : Le management du CAC40 vu d'ailleurs" aux éditions Odiles Jacob, trois économistes réputés, Ezra Suleiman, Franck Bournois et Yasmin Jjaïdi, donnent la parole à 2500 managers.
Ceux ci travaillent dans une quarantaine des plus grandes entreprises de notre pays. Ils expliquent leur ressenti et leurs observations du "management à la française".
Un avant-goût des critiques fréquemment adressées au management français est donc : trop centralisé, trop hiérarchique et trop rigide.
Pourtant, Franck Bournois (doyen de l'ESCP Europe) montre dans ce livre, comme un signe d'ouverture significatif, le fait que : "avant 2000, si les étrangers n'avaient pas une bonne maîtrise du français, cela freinait les opportunités de carrière. Désormais, c'est presque l'inverse : une excellente maîtrise de l'anglais est nécessaire pour monter dans la hiérarchie".
Attention toutefois car comme l'indique Ezra Suleiman, dans une interview au Financial Times, des tensions peuvent survenir lorsque des cultures étrangères se mélangent au management français.
La deuxième critique, formulée dans ce livre, est le syndrome du "petit chef". L'un des cadres interrogés explique, par exemple, que bien souvent, c'est le chef qui a le dernier mot.
Une observation que les auteurs nuancent en soulignant là aussi des progrès dans le management en France. " Dans le passé, les collaborateurs marquaient une distance respectueuse au chef. Maintenant, les équipes se sentent plus proches du "patron" et les managers montrent davantage d'esprit entrepreneur", expliquent-ils au Financial Times.
Enfin, le Français aime avoir raison : il serait prêt à débattre "jusqu'à la mort sans jamais prendre de décision" précise un autre cadre étranger. D'ailleurs une grande partie des discussions ont lieu à la machine à café (NDLR : encore une belle tradition française à priori). C'est aussi là où le bat blesse, "tout se passe sous forme de réunions informelles. Les gens ne sont pas suffisamment informés des décisions" signalent les auteurs.
D'après une publication rédigée par Quentin Périple, Le Figaro, 11 avril 2017
Autant d'enseignements dont tirer profit de la part de nos homologues managers étrangers travaillant en France pour toujours améliorer nos entreprises, aussi bien les PME et ETI que les grands groupes du CAC 40.
Renaud FEIDT, Président d'InVivo Consulting, OPTIMISEUR D'ENTREPRISES.
Le management "à la française" vu par les étrangers travaillant dans des entreprises françaises
Avr 28 2017
Individualiste, pas assez bienveillant, archaïque... Tels sont les clichés qui collent au management à la Française. Pourtant les entreprises de l'Hexagone montrent des signes d'ouvertures. Explications.
Renaud FEIDT - Fondateur de INVIVO Expertises
Avant de créer INVIVO Consulting, mon parcours professionnel a combiné les compétences techniques de ma formation initiale d’ingénieur (Polytech Nantes 2000) à l’expérience de la direction d’entreprise et d’équipes.